Après avoir abordé l’enregistrement de séquences audio dans notre précédent article, parlons maintenant de loopers. Mais regardons tout d’abord dans l’histoire une forme musicale bien particulière, la basse obstinée ou basso obstinato.
Largement répandue pendant la Renaissance et la Baroque, la basse obstinée fait répéter obstinément une mélodie par-dessus laquelle on peut jouer les nouvelles mélodies et les variations. Voici un petit extrait de « Chaconne » de Henry Purcell où le violoncelle joue et rejoue sans cesse la même mélodie.
Les technologies analogiques et par la suite numériques du 20ème siècle ont fait renaître avec force ce principe de basse obstinée. La raison de cela, est que le musicien peut s’enregistrer lui-même et continuer à jouer immédiatement par-dessus de cet enregistrement.
C’est en 1953 que le guitariste Les Paul présente son système de live looping.
Les premiers loopers apparaissent dès les années 80 et permettent d’enregistrer les séquences audio plus ou moins courtes et les rejouer indéfiniment.
Si le looper ne permet qu’une gestion finalement assez simple des « boucles », certains musiciens des Chemins de Traverse font évoluer la gestion des boucles via des logiciels dédiés pour ajouter ou enlever les boucles progressivement aux moments voulus. Avec ce procédé, le musicien peut construire une œuvre bien plus complexe qu’une simple répétition d’un motif mélodique.
Les boucles sont effectivement très utilisées par les sampoistes. C’est un moyen pratique pour créer un fond sonore sur lequel improviser. Les pédales à contrôle continu donnent un grand avantage de pouvoir moduler et faire évoluer par la suite ce fond sonore (changement des durées de la boucle,transposition, etc). Dans le contexte pédagogique, c’est aussi l’effet le plus accessible pour commencer à travailler avec de l’électronique, car l‘effet est facile à comprendre et permet de prendre le temps d’écouter le résultat.
La boucle peut aussi servir à rythmer la performance. Luke Madams a joué à l’Académie de Sampo 2023 la Suite #1 dans laquelle il modifie régulièrement la vitesse de la boucle.